Bill et June Joe créent leur héritage qui continuera de soutenir la collectivité, avec l’aide de leurs enfants.
Bill et June Joe partagent un fort sentiment d’appartenance à la communauté. En tant que restaurateur, homme d’affaires prospère et défenseur de la communauté sino-canadienne d’Ottawa depuis plus de 50 ans, Bill Joe s’est retrouvé à l’avant-garde de plusieurs projets d’importance. Il faisait partie d’un petit groupe qui, en 1975, a fondé le Ottawa Chinese Community Service Centre (OCCSC). Il a mené les efforts de financement destinés à construire une résidence pour les aînés chinois à l’angle des rues Florence et Kent et il a personnellement contribué au Glebe Centre afin qu’on y consacre un étage aux aînés chinois. Bill est aussi membre depuis 62 ans et ancien président du Club Kiwanis Rideau et ancien administrateur de l’Université Carleton.
Tout aussi ouverte à la communauté, son épouse June est depuis longtemps passionnée par les arts à Ottawa, où elle apporte son soutien au Centre national des arts et au Festival Music and Beyond, entre autres. Leurs filles ont joué au Festival de musique Kiwanis où June a été bénévole pendant plus de 20 ans.
La jeunesse à Ottawa
Né et élevé à Ottawa, William “Bill” Joe faisait partie d’une des rares familles chinoises ayant immigré au début du 20e siècle. Il décrit en quelques mots le sentiment de petite ville qui caractérisait Ottawa au cours de ces premières années.
« Tout le monde se connaissait, se rappelle-t-il. C’était un bien petit milieu à cette époque. Je crois qu’on s’ennuie de ça quand la ville grossit. »
Enfant, Bill est devenu amoureux du hockey et s’est joint à une équipe, les Chinese Aces, composée de Sino-canadiens qui affrontait les autres équipes locales des environs.
« Nous remplissions un aréna le samedi soir, raconte Bill. Nous étions une attraction. Nous n’étions pas de si bons
Bill a dirigé les efforts de collecte de fonds pour la construction d’une résidence pour les personnes âgées chinoises au coin de Florence et Kent.
joueurs, mais nous étions rapides. L’argent de ces parties était destiné au fonds de soutien des victimes de guerre en Chine. » “
Le fait de vivre dans une communauté tissée aussi serrée lui a donné son fort instinct d’entraide. Ses parents l’ont également inspiré. Ils opéraient une des premières entreprises locales de buanderie et nettoyage à sec, qui devenait un refuge officieux pour les moins fortunés. La mère de Bill avait toujours une place à la table familiale pour ceux qui avaient besoin d’un bon repas. En 1950, après être devenu gérant du restaurant Cathay de la rue Albert, Bill a remarqué que plusieurs se ses employés étaient des hommes qui éprouvaient de la difficulté à faire venir leur famille de Chine. Bill a alors réalisé qu’il pouvait les aider.
« Je connaissais les deux langues et j’ai fait la connaissance de responsables gouvernementaux qui venaient au restaurant, se souvient-il. Je leur ai parlé et ils ont été en mesure d’aider pas mal de mes employés. » En aidant les nouveaux arrivants à naviguer dans le système, Bill contribuait à la réussite de leur transition vers la vie à Ottawa.
Il se remémore s’être rendu en voiture à l’aéroport afin d’accueillir des membres de sa famille à leur arrivée. Ce sont pour lui ses moments les plus gratifiants. Cet empressement à aider les nouveaux arrivants a éventuellement mené Bill à collaborer avec le maire d’Ottawa de l’époque, Marion Dewar, sur le Project 4000, l’ambitieuse initiative de la ville visant à accueillir des réfugiés ayant fui la guerre au Vietnam au milieu des années 1970. Plusieurs d’entre eux faisaient partie de la communauté chinoise et se trouvaient au Sud-Vietnam au moment où le Nord communiste a pris le pouvoir. À une occasion, Bill avait entassé deux familles dans sa voiture pour les conduire à la salle de banquet de son restaurant, quand il les entendit parler cantonnais entre eux. Les familles ont été époustouflées quand il s’est joint à leur conversation.
« La langue est le principal obstacle pour les nouveaux arrivants, ajoute Bill. Que ce soit pour les Chinois, les Vietnamiens, ou plus récemment les réfugiés syriens, l’arrivée dans un nouveau pays dont on ne connaît pas la langue vous donne l’impression d’être isolé. »
Du soutien aux nouveaux arrivants
Pour Bill, l’OCCSC est une autre source de fierté. Inauguré en 1975, cet organisme consistait en un bureau et un employé, installés dans un petit local, rue Gilmour. Idée de Bill et de quelques amis, le Centre a été mis sur pied afin d’offrir le même genre d’aide qu’il offrait à ses employés. Aujourd’hui, ce centre a grandi de façon exponentielle et offre une gamme complète de services à la communauté.
Plus tard, quand on a dévoilé l’arche de Chinatown en 2010, Bill était considéré comme un des moteurs de sa réalisation. La structure décorée est devenue une des attractions les plus courues de la ville. Cependant, il signale rapidement que le crédit revient aux membres comité d’amélioration locale et au comité organisateur.
« Je me suis assis avec [l’architecte local] Frank Ling afin de discuter de la façon dont nous pouvions offrir notre aide, dit-il. Nous avons tous deux investi quelques dollars et les gens sont venus de partout pour en faire de même. Le comité a fait tout le travail et personne ne leur accorde suffisamment de crédit! »
Planifier l’avenir
Récemment, les Joe ont tourné leur attention sur ce qui pourrait advenir de leur soutien après leur décès. Laisseraient-ils à leurs enfants trop de responsabilités pour leurs capacités? Comment pourraient-ils s’impliquer sans que ça ne devienne un fardeau? Ce sont des questions que la Fondation communautaire d’Ottawa se fait régulièrement poser de la part de familles comme les Joe, qui jusqu’à présent, se sont toujours acquittés de la gestion de leurs efforts caritatifs, mais qui souhaitent les laisser entre bonnes mains.
Le couple a donc mis sur pied le fonds Bill and June Joe à l’automne 2018, mais ils avaient déjà fait connaissance avec la FCO voilà plusieurs années.
Bill Joe a récemment rendu visite à la Fondation communautaire d’Ottawa afin de partager son histoire sur sa jeunesse à Ottawa et l’aide aux réfugiés installés dans la ville. Maintenant, Bill cherche à instaurer un fonds qui permettra à ses efforts de se poursuivre pour les années à venir.
« J’ai vu la Fondation communautaire d’Ottawa grandir depuis les tout premiers jours, raconte Bill. On m’a demandé de siéger au Conseil d’administration lors de la création, il y a 30 ans, mais j’avais déjà trop d’engagements, malheureusement. » Lorsqu’est venu le moment de songer à un véhicule à long terme pour leurs dons de charité, la Fondation communautaire d’Ottawa était un choix facile.
« Je ne peux pas croire combien l’organisme a grandi depuis ses débuts, dit-il. Plusieurs de mes amis y ont créé des fonds eux aussi, alors j’ai toujours cru que le moment venu, ce [la Fondation communautaire d’Ottawa] serait notre choix. »
En discutant de ses projets, M. Joe fait remarquer à quel point il est impressionné par la gestion des placements de la Fondation. « Je souhaite continuer à bâtir quelque chose afin qu’en bout de ligne, les organismes que je soutiens puissent aussi en bénéficier. »
M. Joe, qui célèbre cette année son 90e anniversaire, a confiance en l’avenir de ceux et celles qu’il a contribué à accueillir et de la communauté qu’il a contribué à construire à Ottawa. Bill Joe signale que la communauté sino-canadienne locale est passablement plus importante, ayant passé de 250 à plus de 40 000 membres.
Bill et June ont maintenant adopté un rythme de vie plus calme, mais continuent de s’impliquer dans la communauté, que ce soit en assistant aux AGA ou en prêtant leur soutien à diverses causes. La Fondation communautaire d’Ottawa est fière de les compter parmi sa famille de donateurs qui contribuent à rendre notre ville encore meilleure.
Si vous êtes intéressé à créer un fonds chez nous, veuillez visiter notre site Web à ocf-fco.ca.