Après s’avoir réuni en famille afin de célébrer l’Action de grâce cette année, plusieurs d’entre nous réfléchissent aux moments partagés autour de la table. C’est le moment d’apprécier les gens qu’on aime et la communauté qui nous tient à coeur. Si les manchettes semblent souvent sombres – les augmentations du coût de la vie, une perte de confiance dans les institutions et dans les autres, les conflits mondiaux – il y a encore beaucoup de raisons d’être reconnaissants, surtout pour ceux qui ont la change de vivre au Canada et plus particulièrement ici, à Ottawa.
Malgré les défis des années récentes, y compris une pandémie et une inflation galopante, les canadiens ont vu leur patrimoine s’accroître, selon Statistique Canada[i]. Entre 2015 et 2023, le revenu disponible des ménages ontariens – ce qui est disponible pour les dépenses et l’épargne après les impôts et le service de la dette – a augmenté à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 3,05 %, dépassant l’inflation de l’indice des prix à la consommation (IPC), qui a augmenté de 2,75 %. Notamment, ces gains ont été solides parmi les quintiles de revenus les plus bas et l’avant-dernier quintile, où le revenu disponible des ménages a augmenté respectivement de 4,99 % et de 3,55 %.
De même, la valeur nette des ménages par rapport au revenu disponible a augmenté plus rapidement que l’endettement par rapport au revenu disponible, en particulier pour les personnes appartenant aux quintiles de revenus les plus bas de l’Ontario :

Figure 1 : Taux d’accumulation du patrimoine et de la dette des ménages
Cependant, ces points de données et ces moyennes ne donnent pas une image complète de la situation. L’expérience des individus au cours des dernières années est très variable, et beaucoup d’entre eux sont encore en difficulté. Mais il est important de s’arrêter à certaines occasions où nous nous réunissons, rendons grâce et réfléchissons, non seulement à ce que nous avons, mais aussi à la manière dont nous pouvons contribuer au bien-être d’autrui.
Nous pouvons nous réjouir que la région de la capitale nationale ait enregistré une réduction de 32 % du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté officiel entre 2015 et 2022. Mais cela signifie aussi que 9,1 % de nos voisins – plus de 141 000 personnes – se trouvent encore sous ce seuil. Et si le nombre de personnes vivant dans des familles économiques et vivant dans la pauvreté a considérablement diminué, passant de 8,4 % à 5,1 % (soit une baisse de 39,2 %), la réduction pour les personnes vivant seules a été plus lente, ne passant que de 35,1 % à 27,2 % en 2022. Les hommes de cette catégorie démographique ont des taux de pauvreté nettement plus élevés que les femmes.
La philanthropie a toujours consisté à ce que ceux qui sont en mesure de fournir de l’aide – ceux qui bénéficient le plus de la société – prennent le relais de ceux qui en ont besoin.Les données peuvent nous aider à déterminer où l’aide est nécessaire, mais le pouvoir de la philanthropie réside dans le don intentionnel et stratégique – ce que l’histoire de la famille Lefebvre que nous mettons en lumière aujourd’hui illustre bien.

À l’occasion de leur 20e anniversaire en tant que donateurs de la FCO, les Lefebvres perpétuent une tradition familiale de générosité

Philippe and Sarah Lefebvre, 2004
En 2004, Philippe et Sarah Lefebvre, un jeune couple, étaient impatients de faire la différence dans les communautés qu’ils aiment. Au fur et à mesure qu’ils construisaient leur famille, ils ont réfléchi à la manière dont ils voulaient soutenir les causes qui leur tenaient à cœur.
Avec les traditions familiales de Sarah en matière de dons caritatifs et les connaissances d’entreprise de Philippe, ils ont cherché une approche plus stratégique à l’égard de la philanthropie.
L’un des principes directeurs était de reconnaître le privilège d’être né au Canada, avec des possibilités d’éducation et de carrière. Parallèlement, ils reconnaissent l’impact environnemental disproportionné du Canada et ont estimé qu’il était de leur responsabilité éthique de soutenir les efforts locaux en faveur de l’environnement.
Dans son enfance, la charité a joué un rôle important dans la famille de Sarah, ce qui a fait de l’action caritative une étape naturelle. « Cette communauté m’est importante et je veux contribuer à en prendre soin », dit-elle.
« Cette communauté m’est importante et je veux contribuer à en prendre soin »
Leur décision de créer un fonds a été prise après avoir découvert la Fondation communautaire d’Ottawa dans un journal local. Ils ont établi un fonds à vocation arrêtée par le donateur, enthousiastes à l’idée d’une dotation qui pourrait être transmise à leurs enfants et soutenir les générations futures.
Le fonds des Lefebvres est axé sur deux volets principaux : l’éducation et l’environnement. Tandis qu’ils ont parfois appuyés d’autres causes, ces deux domaines restent solides avec 35 subventions accordées depuis la création du fonds. Philippe apprécie la nature à long terme de leur contribution et la capacité de leur fonds à s’accroître au fil du temps, en déclarant : « Je donne de l’argent qui produira perpétuellement de l’argent qui pourrait être donné ».
Un point fort inattendu qu’ils ont également découvert au fil du temps a été l’expérience de soutenir les demandes de subvention que la FCO a reçues pour divers projets dans la communauté. Philippe se souvient d’un projet qu’ils ont soutenu pour la construction d’une serre dans une école, qu’ils voient aujourd’hui lorsqu’ils passent devant l’école. « C’est tangible ; à un certain point, on peut réellement voir l’impact que l’on a eu. »

Philippe, Sarah, Sophie, and Emilie Lefebvre, 2024
Vingt ans depuis la création du fonds, Sarah et Philippe impliquent maintenant leurs filles adolescentes, en espoir que le fonds évoluera pour refléter leurs intérêts croissants. À 12, 17 et 18 ans, les filles Lefebvre entament leur parcours philanthropique, après avoir été exposées aux dons de charité dès leur plus jeune âge.
Sophie, 17, est enthousiaste, ayant participé à un projet de levée de fonds pour l’environnement dans le cadre de son cours d’Action Sociale. Elle partage la passion de ses parents, en affirmant : « C’est juste un plaisir de le faire ». Bien que la famille soit d’accord sur la responsabilité de contribuer au bien-être de la communauté, chacun souligne que son moment préféré est la réception des lettres des bénéficiaires des dons, Sophie ajoutant : « Ça m’a fait du bien ! J’ai eu l’impression d’avoir aidé quelqu’un ».
Sarah reconnaît que le coût initial de la création d’un fonds peut sembler être un obstacle pour certains, citant cela comme la raison pour laquelle ils ont décidé de créer un fonds avant d’avoir des enfants, lorsqu’ils savaient qu’ils avaient de l’argent à dépenser.
« On peut toujours contribuer de la façon dont on le peut, et on sait que chaque petit geste fait la différence. C’est pourquoi on a commencé à s’y intéresser ».
Rendre la pareille : Une communauté de soutien
La création d’un fonds auprès de l’OCF est un excellent moyen de créer des héritages dont les familles pourront être fières pour les générations à venir. Pour nos donateurs, la gratitude est une voie à double sens, qui leur permet de soutenir les organisations et les causes qui leur tiennent le plus à cœur, tout en commémorant leurs proches et en leur permettant de faire des dons significatifs qui reflètent leurs valeurs.
Cette année, alors que nous nous rassemblons pour remercier nos êtres proches, la Fondation communautaire d’Ottawa vous propose de participer à la vie de la communauté de la façon qui vous semble la plus judicieuse, à vous ou à votre famille. Quelle que soit la motivation, chaque contribution peut avoir un impact positif.
À la FCO, nous sommes reconnaissants chaque jour de l’année pour nos généreux donateurs, avec lesquels nous sommes honorés de travailler pour aider les communautés dans le besoin.
Cet automne, envisagez de faire un don à une cause dans le besoin ou d’établir votre propre fonds personnalisé avec la FCO pour commencer dès aujourd’hui votre héritage de remerciement.
[i] Notes sur les données : Les données sur la valeur nette par rapport au revenu disponible ainsi que sur l’endettement par rapport au revenu disponible sont tirées du tableau 36-10-0665-01 de Statistique Canada intitulé Distribution des comptes économiques des ménages, indicateurs de richesse, Canada, régions et provinces, trimestriel. Les données sur les personnes vivant sous le seuil de pauvreté officiel sont tirées du tableau 11-10-0135-01 de Statistique Canada, Statistiques sur le faible revenu selon l’âge, le sexe et le type de famille économique. Pour s’aligner sur les Objectifs de développement durable des Nations Unies (UNSDG) et sur le « Cadre canadien d’indicateurs » de Statistique Canada aligné sur les SDG, le projet Signes vitaux d’Ottawa utilise la date de début 2015 pour évaluer les progrès/tendances des indicateurs communautaires, en utilisant les données les plus récentes disponibles auprès de Statistique Canada comme point d’arrivée. Toutes les données mentionnées ci-dessus sont tirées de tableaux de Statistique Canada mis à jour trimestriellement, de sorte que les quatrièmes trimestres des années de référence sont utilisés comme points de comparaison communs. La valeur nette des ménages est souvent utilisée comme une mesure plus complète du bien-être économique que le seul revenu. Elle est calculée en soustrayant le passif total du ménage (par exemple, les impôts et le service de la dette) de l’actif total du ménage (revenu, actifs financiers, propriété, etc.). La comparaison de la valeur nette et de l’endettement avec une mesure commune – le revenu disponible – offre un bon contraste sur l’évolution de l’actif et du passif des ménages, ainsi qu’une bonne image de la résilience financière (plus le ratio valeur nette/revenu disponible est élevé, plus la résilience est grande). La comparaison du taux de croissance composé annualisé de chaque mesure n’a pas pour but de brosser un tableau complet de la santé financière des ménages, mais plutôt de fournir une perspective particulière qui devrait nous faire réfléchir et nous inciter à une certaine forme de remerciement collectif.