Cette entrevue figurait à l’origine dans notre édition de l’automne 2019 de La communauté d’abord.

Tim Brodhead est bien connu pour son côté innovateur et en tant que dirigeant avisé qui se passionne pour le secteur à but non lucratif. Il a récemment partagé son point de vue sur différents sujets allant de ses débuts en tant que bénévole à l’étranger à son rôle en tant que membre du conseil de la Fondation communautaire d’Ottawa (FCO), en passant par son travail auprès des Autochtones et ses réflexions sur les changements climatiques.

Lorsque Tim a obtenu son diplôme de l’Université McGill et séjourné au Nigeria en tant que bénévole, il s’est essentiellement engagé sur la voie qui l’a amené vers une carrière de 25 ans en coopération internationale dans le secteur des organismes non gouvernementaux (ONG), suivie de 25 autres années dans le monde des fondations au Canada.

Il nous raconte : « Je suis revenu chez moi d’outre-mer en comprenant bien mieux les avantages dont nous bénéficions au Canada, mais également les défis que nous relevons lorsqu’il s’agit de créer une société plus inclusive et équitable. Le secteur semblait être tout à fait désigné pour amener les Canadiens à relever ces défis. »

Tim a mis sur pied plusieurs organismes et siégé au sein d’innombrables conseils. Il est, par la suite, devenu président et chef de la direction de la J.W. McConnell Family Foundation en 1995, poste qu’il a occupé jusqu’en 2011. À ce titre, il contribuait à promouvoir sa mission qui consiste à soutenir l’innovation sociale, l’inclusion et la durabilité. Au cours ce temps, Tim a également participé à la création de la Fondation communautaire du Grand Montréal.

En 2001, il était nommé officier de l’Ordre du Canada. Dans son témoignage, on reconnaissait Tim pour son leadership au sein de la communauté des ONG canadiennes, son travail dans le domaine de la coopération internationale et sa soif de justice sociale.

Lorsqu’il est retourné à Ottawa en quittant Montréal à sa retraite, il sentait le désir naturel d’entrer en relation avec la FCO où il pouvait en arriver à mieux comprendre les efforts déployés afin de promouvoir le dynamisme et l’innovation à Ottawa. « Les fondations communautaires offrent un des moyens les plus flexibles et dynamiques pour exploiter et soutenir la générosité et le sens de l’initiative des communautés, » précise-t-il.

Il s’est joint au conseil de la FCO en 2016 et qualifie le Programme de subventions communautaires comme étant l’aspect le plus valorisant de l’époque où il siégeait au conseil – puisqu’il avait un apercu de l’étonnante gamme d’initiatives que la FCO appuis dans la communauté. Il a également souligné le leadership dont la FCO a fait preuve en procédant à des investissements responsables et en investissant dans les impacts, ainsi que la façon dont elle consacre ses biens à des véhicules qui produisent un rendement sur les plans financier et social.

Tim commence en ces termes : « En ce moment, c’est la réconciliation qui me passionne le plus – c’est-à-dire le fait d’établir avec les peuples autochtones une relation différente basée sur le respect et la réciprocité. Puisque nous vivons dans une société démocratique, nous avons tous la responsabilité de faire notre part. »

Tim voit également la crise du climat comme un enjeu existentiel majeur de notre époque. La qualifiant d’épreuve pour la société d’une ampleur égale à la Seconde Guerre mondiale ou à la Grande dépression, Tim réitère le besoin pour tous les citoyens d’agir face à ce défi. Il considère que nous pouvons tous poser des gestes de manière individuelle, mais nous devons également donner à nos dirigeants l’impression que nous sommes en faveur d’un changement profond, peu importe les inconvénients qui pourraient en résulter à brève échéance. Les dirigeants communautaires et les organismes, comme la FCO, contribuent à procurer des occasions et jouer un rôle de chef de file.

« La Fondation communautaire d’Ottawa canalise la générosité de tout un chacun en un geste collectif. »

Alors que Tim croit qu’Ottawa est une ville saine à bien des égards – les services publics, l’accès à la nature et à d’autres activités, une population bien instruite – il reste encore fort à faire.

Il nous met en garde : « Nous voyons bien trop de gens qui vivent dans la pauvreté, qui occupent un logement inadéquat ou qui souffrent de discrimination ou d’exclusion. »

Cependant, il reconnaît que des organismes comme la FCO prennent part à un mouvement panmunicipal pour s’attaquer à ces problèmes.

Il suggère : « La Fondation communautaire d’Ottawa canalise la générosité de tout un chacun en un geste collectif. Nous reconnaissons les problèmes individuels qui lorgnent toujours à l’horizon et nous avons ce qu’il faut afin de permettre aux citoyens de participer à l’amélioration de notre ville. »