Quand Doris Smith a appris que la Fondation communautaire d’Ottawa avait établi un fonds spécial pour venir en aide à des réfugiés syriens, elle a saisi l’occasion de faire un don généreux au profit de la cause. Ce don s’ajoutait à sa contribution soutenue à des initiatives locales du milieu des arts par l’entremise de son fonds désigné qu’elle a établi, il y a une vingtaine d’années, auprès de la Fondation. Ce don tient aussi au fait qu’elle se sentait toucher personnellement par le triste sort de réfugiés cherchant asile car ils doivent quitter des pays déchirés par la guerre.

Doris sait exactement ce qu’il en est de devoir se sauver pour sauver sa vie … de perdre sa maison … de foncer vers l’inconnu. Et, enfin, d’être accueillie avec générosité là où règne la sécurité par des étrangers dans un pays étranger. Doris est arrivée au Canada en tant que « personne déplacée » en 1947 après avoir échappé à l’occupation soviétique de l’Europe du Nord durant le Deuxième Guerre mondiale. Elle avait quitté l’Estonie, son pays natal, trois ans plus tôt, n’amenant avec elle à peine quelques possessions et ne connaissant que quelques mots d’anglais.

Au terme d’une série d’aventures éprouvantes un peu partout en Europe de l’Est, Doris est finalement arrivée au Canada à l’âge de 22 ans. Elle s’est établie à Montréal où elle a travaillé comme bonne, soignante et aide familiale dans plusieurs familles. C’est ici que Doris a entrepris un tout nouveau périple qui l’a menée à l’obtention d’une maîtrise en arts de l’Université McGill et au début d’une toute nouvelle vie. « Ce qui m’a le plus frappé quand je suis arrivée au Canada, c’est la bonté des gens, d’affirmer Doris. Je n’aurais pu réussir sans le soutien matériel et moral que m’ont manifesté pendant des années tant les institutions que les personnes généreuses qui ont croisé m’ont chemin. »

Après s’être mariée et être déménagée à Ottawa pour fonder une famille, Doris a entrepris tranquillement de redonner à la communauté devenue la sienne, tant en faisant du bénévolat qu’en franchissant ses premiers pas en tant que philanthrope. En fait, c’est à ses débuts comme bénévole en tant que présidente des Amis du Musée des beaux-arts du Canada que Doris a été initiée au monde des campagnes de financement et, ultimement, à la Fondation communautaire d’Ottawa. « En 1993, j’étais devenue une spécialiste du financement et j’étais bien au courant de l’évolution des pratiques propres aux campagnes de financement, ainsi que des sources de financement à Ottawa et dans les environs. La Fondation communautaire semblait bien répondre à mes besoins le moment venu de faire, moi aussi, des dons de bienfaisance. »

En dépit de sa connaissance du domaine des arts et de la passion qui l’anime à cet égard, Doris aime bien avoir la possibilité de miser sur l’expertise de la Fondation qui la conseillera, à tout moment, sur la meilleure façon de mettre son fonds au service des projets les plus méritoires. « J’ai décidé de mettre sur pied un fonds désigné car, même je m’intéressais vivement à un domaine particulier, je savais que la FCO s’y connaissait beaucoup mieux que jamais je pourrais l’être pour ce qui est des besoins de la communauté et des occasions à saisir. Je sais que les bénéficiaires des subventions annuelles sont choisis avec un très grand soin et qu’ils méritent l’appui dont ils bénéficient de la Fondation. »

C’est aussi vers la Fondation communautaire d’Ottawa qu’elle s’est tournée quand elle a voulu venir en aide aux réfugiés tentant de fuir la Syrie. « La Fondation a été le premier organisme à Ottawa dont j’ai appris qu’il avait établi un programme pour venir en aide financièrement aux réfugiés. Les nouveaux arrivants auront besoin de vêtements chauds, d’un toit, d’une allocation, de formation linguistique et d’un endroit où ils pourront s’assembler régulièrement en toute sécurité. Nous devons faire en sorte qu’ils sentent les bienvenus. »

« Les réfugiés sont un atout considérable pour Ottawa. À mesure qu’ils s’intégreront à la société, ils la feront bénéficier de leurs talents, de leur diversité et de leur dynamisme. D’une part, j’espère que l’on saura trouver une solution diplomatique en vue de régler les conditions horribles qui sévissent en Syrie, et ce, rapidement. D’autre part, j’espère presque qu’un nombre suffisant d’entre eux s’établiront ici en vue d’enrichir la diversité des gens qui composent le Canada moderne. »

À la Fondation communautaire d’Ottawa, nous sommes particulièrement fiers et d’autant plus privilégiés de pouvoir compter sur la présence et la générosité de Doris Smith, fière citoyenne canadienne et championne communautaire altruiste.