Depuis 2005, le Ottawa Inuit Children’s Centre (OICC) répond aux besoins d’enfants et de jeunes Inuits, et de leurs familles. Établi par les parents d’enfants inscrits au programme Bon départ de Tungasuvvingat Inuit, le OICC est aujourd’hui un organisme inuit multiservices qui prodigue du soutien culturel, éducatif, récréatif et social aux familles de la collectivité inuite en plein essor d’Ottawa. Au fil des ans, l’organisme s’est transformé en un carrefour communautaire offrant toute une gamme de services aux enfants et aux jeunes d’au plus 13 ans.

Sensible aux préoccupations de plus en plus graves exprimées quant à la santé et au bien-être des jeunes Inuits de 14 à 18 ans de la région, le OICC a effectué, en 2012, une étude de faisabilité en vue de cerner leurs besoins et d’y répondre. Grâce à la générosité d’un donateur de la Fondation communautaire d’Ottawa, un vaste processus de consultation – Piliriqatigiingniq: Working Together for Inuit Youth – a été lancé, processus auquel a participé toute la communauté afin d’approfondir sa connaissance des besoins et des défis les plus criants de la population croissante de jeunes Inuits à Ottawa.

« Les circonstances sont très favorables pour créer les conditions nécessaires en vue de faire des jeunes Inuits des jeunes solide et en santé, qui contribuent à l’avancement de la communauté, de faire valoir Karen Baker-Anderson, directrice générale du OICC. Dans le cadre de ce projet, notre objectif est de commencer à proposer les ressources et le soutien qui permettront à nos jeunes d’être davantage heureux et en santé. Alors qu’ils en sont à franchir les étapes menant à l’âge adulte, ils doivent disposer de tous les outils dont ils ont besoin pour réaliser leur plein potentiel. »

Au terme de la consultation d’une centaine de personnes – des jeunes, des Aînés, des parents, des partenaires communautaires et des fournisseurs de services –, le OICC a retenu huit domaines clés auxquels consacrer dès maintenant attention et ressources. Les voici : le besoin de favoriser un fort sentiment d’identité et d’appartenance culturelle; la possibilité d’avoir une vie active et de pratiquer des activités sportives et récréatives; l’établissement de relations avec des modèles de rôle positifs et des pairs; la possibilité d’exercer du leadership et de redonner à la communauté; l’aménagement d’endroits sûrs et positifs où on trouve des gens dignes de confiance; la prestation de soutien communautaire et éducatif pour bien préparer l’ avenir; la prestation de services de santé mentale et de désintoxication coordonnés et adaptés à la réalité culturelle des jeunes; et la présence de familles bien épaulées à la maison.

Dans le cadre de son processus de consultation communautaire, le OICC a organisé une série de groupes de discussion, un sondage auprès des jeunes, et un forum jeunesse d’un jour où les jeunes Inuits ont eu l’occasion d’exprimer leurs besoins et leurs intérêts tout en participant à des activités de groupe amusantes. « En échangeant avec des jeunes dans un cadre positif et sûr, où ils se sentaient à l’aise et épaulés, nous avons pu en apprendre davantage sur les situations uniques avec lesquelles ils doivent composer au quotidien, de souligner Karen. L’un des thèmes qu’ils ont en commun : bon nombre de jeunes sont déchirés par le désir conflictuel de conserver des liens solides avec leur culture et leur patrimoine traditionnels tout en s’efforçant de se tailler une place dans un nouvel environnement urbain et la collectivité des jeunes d’Ottawa. »

C’est ce genre de dichotomie des besoins que le OICC entend aborder à la lumière des résultats du processus de consultation, processus qui lui a aussi permis de nouer des liens avec un vaste éventail de fournisseurs de services jeunesse en vue de créer une approche collaborative pour encadrer les échanges avec les jeunes Inuits dans l’avenir. Karen espère aussi qu’en renforçant la sensibilisation aux circonstances uniques avec lesquelles doivent composer les jeunes Inuits, davantage de ressources pourront être affectées à la satisfaction de leurs besoins. « Grâce à cette première subvention de la Fondation communautaire d’Ottawa, nous estimons que nous pourrons élaborer un plan concret pour fournir des services améliorés aux jeunes Inuits de la région d’Ottawa, estime Karen, mais il faudra miser sur le soutien de tout le village, de toute la collectivité pour assurer le succès et la prospérité de ce segment en pleine croissance de notre communauté. »

En fait, c’est grâce à un membre particulier du village de la Fondation communautaire si une subvention a été octroyée en 2012 à l’OICC. Après avoir été informé du grand intérêt d’un donateur anonyme de soutenir des initiatives inuites dans le Grand Nord, la Fondation l’a invité à venir lui rendre visite et à rencontrer son personnel pour l’informer de ce qui se faisait à cet égard ici-même à Ottawa. Une fois bien renseigné sur les besoins de la collectivité inuite locale et les occasions de la soutenir, le donateur s’est immédiatement engagé à financer le projet. Depuis qu’il a pris connaissance des résultats du processus de consultation communautaire du OICC, le donateur se réjouit de constater l’impact à long terme que peut engendrer une seule subvention.