En 2020, l’isolement nous a protégé. Dorénavant, la reprise devra se faire ensemble.

Quand je repense à 2020 et à la pandémie en cours, mes pensées vont vers ma famille, mes amis, toutes ces personnes chères touchées par une force sans merci et omniprésente. Mon expérience n’est pas unique et surtout pas la pire de toutes. Je n’ai pas eu à me soucier de payer mon loyer ou de nourrir ma famille, comme bien d’autres continuent le faire. Mais le lien commun à toutes nos histoires, c’est celui de la solitude. Perdre un être chère est une épreuve, certes; mais ne pas pouvoir lui dire adieu est insupportable. L’histoire se rappellera de ces moments de plus d’une façon, mais la plus importante leçon à en tirer, c’est réaliser qu’il est impossible de s’en tirer seul.

C’est aussi vrai dans notre secteur d’activités. Au cours d’une récente entrevue avec le magazine Capital [en anglais seulement], j’ai parlé de la transition du rôle philanthropique vers les premières lignes. J’ai mentionné qu’aucune organisation ni aucun secteur en particulier ne possédait toutes les ressources ou les idées pour diriger la reprise. Ce qui la rendra possible, ce sera la collaboration entre plusieurs d’entre nous et entre divers secteurs.

Je sais que ce message n’est qu’un parmi tous ceux que vous recevrez en cette fin d’année. Je vous écris parce que j’ai besoin de partager ce que dont j’ai été témoin cette année : la force des groupes, quand ils joignent leurs forces afin de soulever des communautés entières. Mais le plus important, c’est que je souhaite que l’esprit des fêtes se perpétue toute l’année qui vient, afin de résister à un retour vers le passé. Nous devons bâtir ensemble un avenir meilleur.

Dans mes messages tout au long de cette année exceptionnelle, j’ai parlé de la réaction de la Fondation. Mais au-delà des nombres et des statistiques, je vois d’abord les visages des gens que nos efforts ont soutenus.

Je désire d’abord remercier toutes les agences et tous les bénévoles de première ligne, qui ont surmonté des défis gigantesques. Ils ont su s’adapter et dans plusieurs cas, étendre leurs services. Je souhaite reconnaître mon équipe et nos exceptionnels donateurs et partenaires. La réaction se poursuit et les défis continuent de s’accumuler. Mais il est permis d’espérer.

Pourquoi suis-je si enthousiaste? C’est à cause de ces facteurs qui contribuent directement au développement de la ville. Ils transcendent les événements comme la pandémie et s’avèrent partie intégrante d’une reprise significative.

  • Nous combattons la crise du logement et la perte de logements à prix modique en développant un fonds ajustable d’acquisition de propriétés en compagnie de partenaires de divers secteurs.
  • Nous soutenons un mouvement dans notre ville afin de mettre sur pied des ententes d’avantages communautaires, dont celle pour le redéveloppement de Lebreton Flats. Les ententes d’avantages communautaires (EAC) sont des ententes exécutoires entre des promoteurs et la communauté afin d’assurer l’atteinte d’objectifs sociaux, environnementaux et économiques lors de la création de nouveaux projets de construction et d’infrastructure. Je crois que de tels projets peuvent devenir la norme dans notre ville.
  • Nous lançons le Fonds d’action climatique d’Ottawa afin d’accélérer la transition d’Ottawa vers un avenir équitable et à faible émission de carbone. Nous réduirons ainsi notre empreinte de carbone tout en renforçant nos communautés.
  • Nous amenons notre plateforme d’entreprise sociale au niveau supérieur. Nos efforts de ralliement en cours autour de la Community Laundry Co-Op de Vanier démontrent combien nous croyons en l’entreprise sociale et en son rôle vital dans la durabilité du secteur. Imaginez un réseau de buanderies coopératives communautaires dans tous les quartiers de la ville, offrant leurs services essentiels.

La vision et l’engagement des membres de notre Conseil d’administration et de nos comités rendent ces efforts de développement municipal possibles. Susan St. Amand termine cette année son mandat à la présidence. Je souhaite la remercier, ainsi que les membres sortants du Conseil Paul Sibue et Rob Ashe, pour leur gouverne éclairée. L’an prochain, je poursuivrai nos efforts avec la nouvelle présidente Carol Devenny tout en accueillant les nouveaux membres Cynthia Harrison, Julie Champagne et Jeffrey York.

L’année 2020 m’aura fait voir tout ce qui est possible par la philanthropie. La Fondation communautaire d’Ottawa s’engage depuis plus de 30 ans à rendre notre ville meilleure. Comparativement à il y a à peine 10 ans, je constate avec étonnement et humilité tout le chemin que nous avons parcouru.

Mais nous devons encore apprendre. Cette année, nous avons vu des siècles d’iniquité systémique et d’injustice sociale prendre fin. Nous ne sommes pas immunisés pour autant et nous devons examiner de façon honnête et critique nos modes de fonctionnement, afin d’identifier les biais qui ont contribué au racisme systémique.

Ma foi personnelle a été mise à l’épreuve cette année, mais en constatant comment nous avons su unir nos forces, elle s’est renforcée. J’en profite pour souhaiter un joyeux Noël à tous ceux et celles qui célèbreront cette année. Je vous souhaite à tous et à toutes mes meilleurs vœux, peu importe comment vous célèbrerez. J’espère que vous prendrez contact en toute sécurité avec vos personnes chères en cette saison des fêtes.

Si ce message vous a touché, partagez-le avec vos amis, votre famille et vos collègues. J’entends continuer de prêter ma voix et mes idées à d’autres l’an prochain. Je vous invite à vous joindre à nous pour que nous cheminions ensemble.

Marco Pagani
Président et P-DG